lundi 6 mars 2017

Affaires Fillon : la politique peut-elle tomber plus bas ?

Affaires Fillon : la politique peut-elle tomber plus bas ?

Hier, le candidat des Républicains a sans doute sifflé la fin de la contestation interne en abattant trois cartes : première interview de sa femme, discours recentré sur le programme et adouci sur la justice, et démonstration de force partisane place du Trocadéro. La réunion d'aujourd'hui devrait appeler à resserrer les rangs et clore l'épisode du plan B mais le spectacle donné a été désastreux.



La compilation du pire du politique

On ne peut pas dire que ces affaires vont redorer une fonction politique qui n'en avait pas besoin dans notre pays. Si Fillon devrait parvenir à ressouder son camp, en jouant sur les questions de défense de nos valeurs et de notre identité, bon moyen de se différencier d'une gauche uniformément libertaire et communautariste, ce qui lui a valu le soutien de la très respectable Malika Sorel-Sutter, la partie n'est pas gagnée pour lui. Son image en ressort abîmée. Bien sûr, le fond de l'affaire n'est pas jugé et on peut quand même s'interroger sur le curieux calendrier judiciaire qui tombe juste avant les élections, pour des faits assez anciens et qui auraient pu intéresser dès 2007, quand il était Premier ministre.

Mais même en supposant qu'il n'y ait pas d'affaire Pénélope Fillon, son mari n'apparaît pas blanc comme neige. L'épisode de la caisse du Sénat n'est guère reluisant, même s'il n'y a pas de suite judiciaire. Enfin, il est tout de même troublant de constater l'absentéisme du député Fillon depuis 2012, alors qu'il développait ses lucratives activités de conseil en parallèle. Malgré tout, le traitement de ces affaires met un peu mal à l'aise tant le bruit autour de ces affaires oblitère la campagne de fond et pose la question du parti-pris des média dont bon nombre roulent tout de même assez ouvertement pour Emmanuel Macron, même si cela ne retire rien au caractère trouble des différentes affaires Fillon.

Les simagrées de la semaine passée nous ont amené encore plus bas. Cela a commencé par le reniement du candidat qui a changé d'avis sur les conséquences de sa probable mise en examen. Encore une fois, un politique parle trop, trop vite, sans paraître mesurer les conséquences de ses propos : il n'est pas illégitime que les électeurs lui en tiennent rigueur. Puis, nous avons eu droit au misérable spectacle des Républicains désertant le bateau sans même se rendre compte de l'indécence de donner comme principale raison les perspectives de défaite (et donc de perte de postes ou de mandats) et non le reniement du candidat. Quel qu'en soit l'issue, les Républicains n'en sortent pas grandis.


Il est dommage que ces affaires étouffent le fond de la campagne car il y a beaucoup à redire sur le projet de François Fillon, une impasse complète pour la France. On aimerait aussi savoir comment il ferait pour supprimer un demi-million de postes de fonctionnaires en excluant un nombre grandissant de fonctions, des forces de sécurité à la santé. Sans parler de son austérité à contre-temps.

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