vendredi 24 mars 2017

6ème république, UE, PS… : les erreurs de Mélenchon

6ème république, UE, PS… : les erreurs de Mélenchon

Samedi dernier, Mélenchon a réuni plus de monde que tous les autres candidats à Paris, dépassant très nettement Fillon au Trocadéro ou Hamon à Bercy. Mais l'enthousiasme militant ne doit pas cacher qu'il ne semble pas sortir de son réduit de gauche radicale. Un paradoxe dans une époque aussi inégale et où les multinationales donnent bien des raisons de le soutenir. Pourquoi ?



Témoignage un peu brouillon et hors sujet

Mélenchon est un candidat de référence pour les alternatifs. Et quelques inflexions dans son discours, sur l'Europe, et même sur l'immigration, semblaient indiquer qu'il était prêt à prendre une nouvelle dimension en 2017. Las, la gauche semble vouloir enfanter d'un Macron qui parachève sa mue libérale-libertaire et le candidat de la France Insoumise semble parti pour n'être qu'un mini Sanders, alors même que bien de ses thèmes sont actuels, des inégalités à l'écologie ou aux dérives oligarchiques de notre société. Mais justement, le problème n'est-il pas qu'à trop vouloir embrasser, il se trompe et encombre son discours et ses idées de choix, ou d'absence de choix, qui le rendent illisible ?

Faire de la Sixième République son cheval de bataille, outre le fait de profondément choquer le gaulliste que je suis, est une erreur à plusieurs titres. D'abord, le fait que les dérives qu'il dénonce ne sont pas moins fortes partout ailleurs en Europe indique bien que nos institutions ne sont pas responsables de notre situation. Au contraire, la détérioration légèrement moins forte pourrait indiquer qu'elles nous protègent un peu. Et autant il pourrait être majoritaire sous la Cinquième, autant cela serait improbable sous sa Sixième, qui consacrerait le règne des partis eurolibéraux. Et puis, son agenda de début de mandat semble un peu trop chargé entre les institutions, l'UE et tout le reste…

Et paradoxalement, sur certains sujets, son discours manque de clarté. Sur l'UE, il a un plan A et un plan B. Le précédent Tsipras pousse aujourd'hui à la clarté, d'autant plus qu'il est probablement totalement illusoire d'espérer pouvoir réformer le machin européen. Il vaut mieux quitter l'UE, de suite, la laisser disparaître (car sans la France, ce sera son destin), et éventuellement construire quelque chose après (sans la moindre autorité européenne, tout reposant uniquement sur les Etats). Et son pas de deux avec le PS est assez stupéfiant tant il dénonce les politiques que son ancien parti a menées, amenant à se demander s'il ne serait pas près à des compromis qui seraient des compromissions

Paradoxalement, son discours économique manque de pédagogie, restant dans une dialectique socialiste très à gauche, multipliant les promesses de nouveaux droits en assurant simplement qu'il y a de l'argent. Bien sûr, il n'a pas tort sur le second point, mais il passe un peu trop vite sur les moyens pour récupérer cet argent (si ce n'est la hausse de l'IR, où il commet l'erreur d'insister sur le nombre de tranches, au lieu d'insister sur la progressivité, en rappelant, par exemple que le taux marginal des USA de Nixon dépassait 70%...) et il oblitère largement l'explication des ressorts de la crise, pourtant cruciale pour convaincre que la voie qu'il propose a du sens, la cantonnant à une niche.


En somme, j'ai peur que Mélenchon soit trop socialiste, trop hostile à notre constitution gaulliste, pas assez à l'égard de l'UE, et incapable de définitivement couper le cordon avec son ancien parti, semblant davantage Tsipras que Roosevelt… Au-delà de ce cassus belli de la Sixième République pour un gaulliste comme moi, je suis convaincu qu'il ne pourra pas porter le renouveau dont notre pays a besoin. 

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