vendredi 17 février 2017

Tiens, on a des nouvelles de Bruno Zéni (+réflexion de fond sur le droit à l’image )

Tiens, on a des nouvelles de Bruno Zéni (+réflexion de fond sur le droit à l'image )

Cette exemple nous incite à réfléchir à un sujet plus grave : le Droit à l’Image, qui nous concerne tous désormais, à cause d’Internet.

I. Des nouvelles de la source du Monde, Bruno Zéni :  “huuuuuuuuummmmmmmmmmmm. Cordialement.”

Eh bien, bonne nouvelle pour tous ceux qui s’inquiétaient, Bruno Zéni (alias criseusa) est réapparu – et il va très bien !

Le type en question je le rappelle est donc l’heureux détenteur d’un blog hébergé sur LeMonde.fr, sur lequel en 2014 il a fabriqué une une fake news délirante qui a été reprise sans plus de vérification par le journal pour justifier ma mise à l’index dans leur outil Décodex…

Intéressons nous au personnage et à la fameuse publication mensongère :

C’est vrai que la source n’est pas facile à trouver – sur tout Internet il n’y a que Bruno Zeni qui a utilisé ces mots… (je n’ai pas creusé plus – mais bon, une citation, c’est précis ou ce n’est pas, hein…)

Il est même franchement en forme :

“Citer Barroso suppose de faire une citation précise devant comporter la nature du document, l'auteur, la source précisément référencée avec éventuellement un lien, la date avec éventuellement un lieu. C'est ce que l'on enseigne dès le collège, voire l'école primaire.”

En conséquence, on a les fans qu’on mérite… 🙂 :

Un juste milieu peut-être ? 🙂

Oh, mais Bruno Zeni est même en très grande forme :

Comme je l'ai dit plus haut, je suis parti en vacances. Ah Budapest, les Vins hongrois, la sécession architecturale hongroise… que du bonheur que je ne voulais pas gâcher par des réponses à des courriers que je juge subalternes. IL ne faut jamlais me troubler quand je sélectionne mes restaurants. Tigris, Hallabardos, Bock bistro, huuuuuuuuummmmmmmmmmmm. Cordialement.

(flute, il y a trop de lettres pour en faire un hashtag à succès… #huuuuuuuuummmmmmmmmmmmCordialement   🙂 )

En fait, je soupçonne (supposition) sa modestie de l’empêcher d’avouer qu’il participait en fait au Championnat européen de Kamoulox, qui vient de se tenir en Hongrie :

  • Bonsoir à tous, et bienvenue à un nouveau Kamoulox, avec un nouveau candidat. Bonjour Bruno…
  • Bonjour
  • Que faites vous dans la vie ?
  • Je crée des fake news pour prouver la vérité.
  • Vous êtes marié ?
  • Non, pas encore, je suis allergique. Et il ne faut jamais me troubler quand je sélectionne mes restaurants.
  • Ah.. Des enfants ?
  • Où ça, Où ça ??????
  • Une passion ?
  • Oui, Elvis Presley ! Je vais à tous ses concerts !
  • Mais il est mort !
  • Hihihih, non mais n’importe quoi, tssssss, l’autre !
  • Un hobby ?
  • Oui, la drogue !
  • On commence ! Quelle est la couleur du vent ?
  • Je savonne une abeille et je saigne des cheveux !
  • Oui Bruno ! Istanbul ou Bermuda ?
  • Je rabote une majorette et je fais des citations comme appris en primaire !
  • KAMOULOX !
  • Oui Bruno, bravo, c’est gagné !
  • Un petit mot avant de se quitter ?
  • huuuuuuuuummmmmmmmmmmm. Cordialement
  • À demain pour un nouveau Kamoulox !


II. Merci pour ce moment, Google

Il est intéressant de bien comprendre comment Bruno Zéni a empoisonné le web.

Il a rédigé sa page diffamatoire en 2014 sur son blog à peine plus fréquenté que celui de son supporter aux “zéros visites revendiquées”, et il est donc passé totalement inaperçu malgré les appels bienveillants :

bruno-zeni

Or, la loi précise bien qu’au bout de 3 mois, l’action pour diffamation est prescrite, donc quand je l’ai vu un an après, je n’avais plus aucun moyen d’action…

Comme je me suis dit que n’importe quel abruti qui lirait l’article verrait bien qu’il est totalement inepte, et constatant que le site en question était très de toute manière peu fréquenté, je suis passé à autre chose.

Mais c’est là que Google entre en jeu !

Voilà que, un an plus tard, alors que je suis passé à de multiples reprises sur de grands médias nationaux, et que j’ai entre autre répondu à de nombreuses interviews disponibles sur internet, le résultat de cherche Google de mon nom ressemblait à ceci :

J’ai donc essayé d’écrire à Google  :

Je précise que je ne demandais pas forcément que Google censure le résultat – j’aime autant qu’il ne rentre pas dans cette logique de censure -, mais qu’au moins qu’il n’apparaisse pas dans les tout premiers résultats. Ou qu’il justifie pourquoi cette page ridicule de 2014 était devant mes interventions BFM ou Éconoclastes…

Et je pose ici cette remarque : les 2 ou 3 premières pages de résultats Google constituent désormais le coeur de notre identité numérique. Il n’est pas acceptable que nous n’ayons rien à dire dessus, et qu’une société privée du poids de Google dise simplement “Je fais ce que je veux, cela ne vous regarde pas”.

Nous devons aussi exiger un contrôle sur notre Droit à l’image dans les moteurs de recherche, et un réel Droit à l’oubli si nous avons dit ou fait des erreurs.

Je précise enfin que nous sommes tous concernés, toutes ces règles s’appliquent aussi si un de vos voisins vous diffame sur son blog ou sur Facebook, ou si l’on publie des informations privés sur vous sans que vous n’ayez consenti…

III. Une réforme nécessaire avortée par corporatisme…

En 2016, deux sénateurs, François Pillet (LR) et Thani Mohamed Soilhili (PS), ont rendu un rapport sur une réforme du droit de la presse à l’heure d’Internet, puis ont déposé des amendements votés par le Sénat, qui proposaient en gros 3 choses :

  • que le délai de prescription pour diffamation ne courre pas tant que la publication est en ligne. Cette règle des 3 mois est issue de la loi sur la presse de 1881, et était défendable pour une impression papier à cette époque. La réforme est logique, car c’est comme si une page web était un journal imprimé tous les jours ; on ne peut pas appliquer la même logique aux deux supports sauf à mettre en péril nos droits.
  • que le juge puisse qualifier lui-même le délit commis par l’auteur de la diffamation (je ne détaille pas, disons que ça aligne le Droit de la presse sur le reste du Droit)
  • que l’auteur de la diffamation puisse être condamné à des dommages au civil pour réparer le préjudicie qu’il aura créé.

Ces points visaient tous à donner plus de droits aux victimes de la presse et des diffamateurs particuliers.

Certains allaient trop loin (le dernier en particulier ; il faudrait plafonner les indemnités possibles, pour que cela ne coule pas un journal), et peut-être qu’il fallait prendre plus de temps pour discuter, et trouver les meilleures solutions. Peut être faudrait-il disposer d’une loi pour la presse et d’une autre loi pour les particuliers internet, mais bon, quand on en arrive à une situation de la presse où on peine à différentier un chef des Décodeurs du Monde avec sa source Bruno Zéni, peut-être est-ce trop favorable…

Ce qui est sûr c’est qu’il y a eu un tir de barrage corporatiste faisant passer les sénateurs pour des dingues voulant tuer la “Liberté de la presse”, alors que les amendements ne concernait QUE des cas où la presse aurait gravement merdé et serait jugée coupable. Les justifications et le ton étaient risibles quand on connait le sujet :

Espérons que les élus se donneront le temps de plus creuser le sujet, pour enfin réformer ce Droit qui protège désormais les diffamateurs – tout en protégeant le travail des journalistes qualifiés et intègres.

Du grand Jofrin 🙂

3 hommes à abattre… ?

Je demande juste à pouvoir poursuivre Bruno Zéni, pas qu’on le pende hein…

Sources (Le Monde, Libération, Observatoire des médias, Le PointFigaro, SNJ)

Bien sur, les élus se sont couchés à l’Assemblée, et rien n’a changé.

Je vous remercie les élus !

III. Bon, assez ri…

Il est à noter que depuis plus d’une semaine, Le Monde laisse en ligne la page diffamatoire et délirante de Bruno Zéni, qui a intoxiqué tout Internet, et pourri ma page.

Je viens de leur demander de nouveau de la retirer.

Vous pouvez si vous le souhaitez appuyer ma demande, en écrivant à ce mail, je vous en serais reconnaisant : support-blogs@lemonde.fr (comme indiqué ici)

N’oubliez pas de donner aussi votre avis à decodex@lemonde.fr pour demander (poliment) à ce que les blogs sortent de leur outil maccarthyste…

Je compte sur vous…

Merci d’avance

huuuuuuuuummmmmmmmmmmm. Cordialement.

Olivier Berruyer

P.S. merci de me signaler les coquilles svp

Déesse Némésis

 

URL: http://www.les-crises.fr/tiens-on-a-des-nouvelles-de-bruno-zeni/

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