mercredi 22 février 2017

La crise de l’euro se poursuit, le débat s’éteint (en France)

La crise de l'euro se poursuit, le débat s'éteint (en France)




La parole est, malheureusement, aux euro-ayatollahs

2012 avait vu la question de l'euro s'inviter aux débats de la campagne présidentielle, après deux ans de crise ininterrompue. Le prolongement de la crise économique de la zone euro et les rangs croissants de prix Nobel d'économie qui flinguent la monnaie unique européenne auraient du remettre cette question au cœur du débat. Mais aujourd'hui, elle a largement disparue, faute de combattants. Résultat, Eric Le Boucher peut écrire des contre-vérités absolument effarantes dans les Echos, à savoir que « le discours de Marine Le Pen fait tache d'huile chez les élites. Aujourd'hui, plus grand monde n'ose se déclarer europhile. Sauf le peuple, heureusement », alors que la réalité est plutôt l'inverse.

Nous avons aussi eu droit à un papier du gouverneur de la banque de France, François Villeroy de Galhau, pour qui « une sortie de l'euro alourdirait le coût de la dette française de 30 milliards par an ». Une ineptie complète étant donné que quitter la monnaie unique permettrait au contraire à la France de monétiser une partie de la dette publique par la banque centrale, comme au Japon. Si nous empruntions le rythme pris par le pays depuis l'arrivée de Shinzo Abe (13% du PIB par an), pas moins de deux tiers de la dette publique de la France serait rachetée par la Banque Centrale en 5 ans, et donc de facto annulée. Bref, la sortie de l'euro, ce serait en réalité une source colossale d'économie.

Pendant que les euro-ayatollahs avancent des arguments complètement ridicules, cette crise de l'euro qui ne finit jamais semble vouloir se rouvrir. Alexis Tsipras fait mine de vouloir obtenir des concessions, mais quel crédit accordé à ce dirigeant qui s'est couché sans discontinuer depuis l'été 2015, acceptant de mener une politique totalement en contradiction avec ses promesses de campagne ? Tout le monde sait qu'entre l'euro et la défense de son peuple, il choisira ce veau d'or des temps modernes. La situation est compliquée par les désaccords de plus en plus criants des créanciers, entre un FMI qui réclame depuis 2010 une réduction de la dette, et des européens qui le refusent absolument.

Alors que la Grèce se voit demander de nouveaux sacrifices financiers et une réduction des droits sociaux, l'Allemagne fait lourdement savoir qu'elle n'est pas satisfaite par la politique de la BCE, « pas orientée vers l'Allemagne » selon Angela Merkel. On peut sans doute voir dans les déclarations de la chancelière un double jeu, local et continental. D'abord, elle souhaite sans doute rassurer les électeurs de son pays sur son souci de préserver les intérêts nationaux. Puis, on peut y voir un moyen de mettre la pression sur Athènes, en signifiant que l'Allemagne n'est pas prête au moindre compromis et qu'il n'y aura pas de maintien dans l'euro en s'exonérant du diktat de Berlin et de la troïka.


Bref, la crise permanente de la zone euro depuis 7 longues années et les mauvais résultats économiques de la zone (à l'exception de l'Allemagne), montrent que cette construction est profondément dysfonctionnelle, comme le reconnaissent une grande majorité de prix Nobel d'économie qui se penchent sur la question. Malheureusement, le débat s'est refermé dans notre pays. Jusqu'à quand ?

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