mardi 27 décembre 2016

Les surprenantes méthodes d'Auchan à l'égard d'une caissière enceinte

Les surprenantes méthodes d'Auchan à l'égard d'une caissière enceinte

Oui, je sais, c'est un peu glauque au petit déjeuner... Mais si je vous passe cet article, c'est que les supermarchés AUCHAN sont des récidivistes en matière d'ignominie (Informations complémentaires en bas d'article), personnellement je ne fais jamais aucune course chez eux.

Photo Remy Gabalda. AFP

La jeune femme de 23 ans a perdu son bébé sur son lieu de travail. Elle dénonce les méthodes en vigueur dans ce supermarché de Tourcoing.

La direction du supermarché Auchan City de Tourcoing, dans le Nord, semble avoir une conception toute particulière du dialogue social. Après avoir licencié (puis finalement réintégré), cet été, une caissière pour un préjudice de 85 centimes d’euros, elle a traité avec peu d’égards une autre salariée, victime d’une fausse couche sur son lieu de travail.

Fadila (son prénom a été modifié) est âgée de 23 ans. Elle est embauchée début novembre par le biais d’un contrat de professionnalisation de six mois. Mais au bout de quelques jours, la jeune femme commence à souffrir de nausées et de maux de tête. Son médecin lui prescrit une prise de sang, qui livre son verdict : Fadila est enceinte de deux mois.

De retour au travail, elle demande à sa supérieure hiérarchique d’alléger son planning et de lui laisser la possibilité de se rendre aux toilettes régulièrement, pour ne pas avoir à «ravaler [son] vomi», comme elle l’a raconté à Radio Campus Lille. Pour toute réponse, on lui oppose un refus. Elle doit continuer à travailler huit heures d’affilée en caisse, avec vingt minutes de pause. Au bout d’une semaine, prise de malaises «de plus en plus forts», Fadila est mise en arrêt maladie.

«Meurtrie par cette absence manifeste d’empathie et de compassion»

Elle reprend son poste le 21 novembre. Le lendemain après-midi, assise sur son siège en caisse, elle souffre le martyre. Quand elle demande un doliprane pour atténuer la douleur, on lui répond que le responsable habilité à lui en donner n’est pas là. Vers 17 heures, elle se lève, et découvre son fauteuil «blindé de sang», ainsi que son pantalon. Alertés, les pompiers arrivent vite sur place et invitent Fadila à se rendre aux toilettes. Il est trop tard. Dans la cuvette, un secouriste découvre le fœtus et annonce la perte du bébé à la jeune femme. Pour expliquer l’absence de réaction de la hiérarchie face au malaise de la caissière, la direction du supermarché répond qu’elle «n’avait pas été informée de demande d’aménagement de l’emploi du temps».

Dans une lettre envoyée à sa direction et datée du 20 décembre, Fadila raconte la suite des événements : «J’ai passé la nuit à l’hôpital et n’en suis sortie que le lendemain en fin de matinée.» Elle finit par réussir à s’entretenir avec sa chef, qui «réagit de la manière suivante», selon Fadila : «Il faudra ramener le justificatif !» Plus tard, on lui aurait fait remarquer qu’elle est «partie avant l’heure» le jour de l’accident. «J’ai été meurtrie par cette absence manifeste d’empathie et de compassion», écrit la caissière.

La jeune femme, qui n’a reçu pour tout salaire que 350 euros en novembre, reproche à Auchan de ne pas lui avoir rémunéré la «période d’arrêt consécutive à ce drame personnel», ainsi qu’une semaine de travail effectif début novembre, pour une raison indéterminée. Accompagnée de l’union locale de la CGT, elle espère que sa fausse couche sera reconnue comme un accident du travail. Elle souhaite aussi obtenir le remboursement de ses frais d’hospitalisation et que le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) puisse diligenter une enquête sur ces faits.

De son côté, la direction du magasin Auchan City de Tourcoing certifie que la «gestion du dossier a été conforme aux procédures en vigueur», que la situation de Fadila est «entièrement régularisée» et que les sommes lui étant dues ont été versées. Ce que ne confirme pas Samuel Meegens, secrétaire général de la CGT à Tourcoing. La direction du supermarché va ensuite plus loin, dénonçant une «instrumentalisation calomnieuse de cette situation douloureuse». Elle assure que Fadila sera reçue prochainement, «dès son plein rétablissement».


Sylvain Mouillard

 

Source : Libération.fr

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