dimanche 16 octobre 2016

140 morts au Yémen, l’Arabie saoudite de nouveau sur la sellette

140 morts au Yémen, l'Arabie saoudite de nouveau sur la sellette

Vous noterez bien que ces morts n’intéressent presque personne…

Source : Le Point, AFP,  

Selon l’ONU, des frappes aériennes ont touché de plein fouet une importante cérémonie funéraire samedi dans la ville contrôlée par des rebelles chiites.

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L’Arabie saoudite était de nouveau dimanche sur la sellette au lendemain d’un carnage ayant fait plus de 140 morts dans la capitale yéménite Sanaa, qui a poussé Washington à prendre plus de distance avec Riyad. Selon l’ONU, des frappes aériennes ont touché de plein fouet une importante cérémonie funéraire samedi dans la ville contrôlée par des rebelles chiites. Elles ont fait aussi 525 blessés, selon un dernier bilan.

La coalition arabe conduite par l’Arabie saoudite a nié dans un premier temps toute implication, avant de publier un communiqué dans la nuit annonçant une enquête « immédiate ». Cette attaque a été dénoncée par Washington, Téhéran, la Croix-Rouge et le coordinateur humanitaire de l’ONU pour le Yémen. « Profondément troublés », les États-Unis, alliés de Riyad, ont annoncé le réexamen de leur soutien à la coalition qui avait déjà été réduit ces derniers mois. « La coopération sécuritaire des États-Unis avec l’Arabie saoudite n’est pas un chèque en blanc », a affirmé Ned Price, porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la Maison-Blanche.

Les relations entre Washington et Riyad n’ont cessé de se détériorer ces deux dernières années, en particulier après une amorce de rapprochement américano-iranien. L’objectif de la coalition arabe est de rétablir l’autorité du gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale sur l’ensemble du pays, en partie contrôlé par les rebelles chiites houthis qui se sont emparés de Sanaa il y a deux ans. L’Iran, qui soutient les Houthis, a vivement réagi. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Ghasemi, « a condamné fermement les frappes » saoudiennes, les qualifiant de « crime épouvantable contre l’humanité ».

Victimes collatérales

Depuis le début du conflit actuel en mars 2015, des centaines de civils ont été des victimes collatérales de raids aériens attribués à la coalition sous commandement saoudien. Dans un communiqué, le CICR s’est dit « horrifié » par ces nouvelles pertes « monstrueuses » de vies civiles. Robert Mardini, son directeur pour le Moyen-Orient, a indiqué que le CICR faisait son possible pour apporter des secours, précisant par ailleurs avoir « fourni 300 sacs mortuaires jusqu’ici » pour évacuer les cadavres.

Le coordinateur humanitaire de l’ONU au Yémen, Jamie McGoldrick, n’a pas mâché ses mots. « La communauté humanitaire du Yémen est choquée et scandalisée par les raids aériens qui ont visé une salle publique où des milliers de personnes participaient à une cérémonie funéraire. » Ces personnes étaient venues présenter leurs condoléances pour la mort du père du « ministre de l’Intérieur » des rebelles, Jalal al-Rouichène.

Le maire de la capitale Sanaa, Abdel Qader Hilal, figure parmi les morts, a indiqué Al-Masirah, la chaîne TV des Houthis. Il n’est pas exclu que d’autres hauts responsables rebelles aient été tués samedi. « Un avion a tiré un missile contre la salle et, quelques minutes après, un deuxième appareil a bombardé le site », a indiqué un témoin, qui s’est identifié par son prénom, Moujahid. Le général Jalal al-Rouichène, qui avait été nommé ministre de l’Intérieur par le président Abd Rabbo Mansour Hadi, est resté en poste après la conquête de Sanaa par les rebelles en septembre 2014.

L’attaque « ne restera pas impunie »

Le gouvernement yéménite, qui avait dû fuir le pays en février 2015, tente actuellement de regagner le terrain perdu, avec l’appui de la coalition arabe. Il a renforcé ses positions dans le Sud, mais peine à reconquérir les régions du Nord. Des tentatives de favoriser un règlement politique ont échoué en août dernier lors de pourparlers de paix inter-yéménites sous l’égide de l’ONU au Koweït. Vendredi, le médiateur de l’ONU Ismaïl Ould Cheikh Ahmed avait évoqué la possibilité d’instaurer une trêve de 72 heures, mais c’était avant le carnage de Sanaa.

L’attaque « ne restera pas impunie », a prévenu le Conseil politique suprême, mis en place récemment par les Houthis et leurs alliés, les partisans de l’ex-président Ali Abdallah Saleh. Il a appelé ses partisans à « user de tous les moyens pour répondre à ce crime ». Le Conseil a en outre appelé les Yéménites à participer dimanche à une manifestation devant le bureau de l’ONU à Sanaa pour protester contre « les crimes de guerre » de la coalition. Le rassemblement a été baptisé « Volcan de la colère ».

Source : Le Point, AFP,  

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Yémen : les Etats-Unis craignent d’être accusés de crimes de guerre

Source : Le Nouvel Obs11/10/2016

Des frappes aériennes de l'Arabie saoudite ont touché une grande cérémonie funéraire dans la capitale yéménite Sanaa, le 8 octobre 2016, faisant 140 morts et 525 blessés. (Osamah Abdulrhman/AP/SIPA)

Des frappes aériennes de l’Arabie saoudite ont touché une grande cérémonie funéraire dans la capitale yéménite Sanaa, le 8 octobre 2016, faisant 140 morts et 525 blessés. (Osamah Abdulrhman/AP/SIPA)

Les Américains soutiennent et vendent des armes à l’Arabie saoudite qui mène la coalition contre les rebelles yéménites. De nombreux civils ont été tués lors de frappes de la coalition.

22,2 milliards de dollars. C’est le montant total des ventes d’armements signées entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite entre mai 2015 et février 2016. Ces contrats ont permis aux Saoudiens d’acheter pour 1,3 million de dollars de munitions afin de poursuivre leur offensive au Yémen. Et c’est là que le bât blesse.

Lancée en mars 2015, l'intervention militaire saoudienne devait contrer la rébellion houthie et replacer au pouvoir le président Abd Rabbo Mansour Hadi, chassé par les rebelles. Un an et demi plus tard, le conflit a fait au moins 10.000 morts et trois millions de déplacés, selon l’ONU.

Plusieurs membres de l’administration américaine interrogés par Reuters s’inquiètent de la possible implication des Etats-Unis dans des crimes de guerre au Yémen. Le département d'Etat a également émis, en privé, de sérieux doutes sur la capacité des militaires saoudiens à viser les militants houthis sans faire de victimes civiles.

Un précédent juridique

Une inquiétude renforcée par un jugement, évoqué par certains membres de l’administration dans des emails consultés par Reuters, rendu en 2013 et qui pourrait faire jurisprudence.

En effet, la cour spéciale créée après la guerre civile en Sierra Leone précisait dans son jugement que “l'aide pratique, l'encouragement et le soutien moral” suffisent pour être désignés responsable d'un crime de guerre. Le procureur n'a pas besoin de prouver l'implication du “complice” dans un crime spécifique.

A mesure que l’inquiétude grandit, les Américains multiplient les mises en garde à l’égard de l’Arabie saoudite, sans pour autant stopper la vente d’armes. Ils ont notamment envoyé un expert stratégique et dressé une liste de sites à ne pas frapper afin éviter de nouvelles victimes parmi les civils.

Mais samedi 8 octobre, une frappe saoudienne au Yémen a fait 140 morts. “Profondément troublés”, les Etats-Unis ont annoncé l'”examen immédiat” de leur soutien à la coalition menée par Riyad. “La coopération sécuritaire des Etats-Unis avec l'Arabie saoudite n'est pas un chèque en blanc”, a insisté Ned Price, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche.

(Avec agences) 

Source : Le Nouvel Obs11/10/2016

Annexe : les documents :  tmsnrt.rs/2dL4h6L; tmsnrt.rs/2dLbl2S;tmsnrt.rs/2dLb7Ji; tmsnrt.rs/2dLbbIX (Source : Reuters)

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Yémen: les Etats-Unis bombardent trois sites radars en zone sous contrôle des Houthis

Source : Le Point13/10/2016

Les Etats-Unis ont bombardé trois sites radars dans des zones contrôlées par les rebelles Houthis au Yémen, suite à des attaques par missiles contre des bateaux de guerre américains dimanche et mercredi, a indiqué le Pentagone mercredi.

Les frappes autorisées par le président Barack Obama ont été menées avec des missiles de croisière Tomahawk tirés par le destroyer USS Nitze, a précisé un responsable américain.

Les frappes “visaient des des radars impliqués dans les récents tirs de missiles menaçant l’USS Mason et d’autres bateaux opérant dans les eaux internationales en Mer Rouge et ans le détroit de Bab Al-Mandeb” entre la mer Rouge et l’Océan indien, indiqué le porte-parole du Pentagone dans un communiqué.

“Ces frappes limitées de légitime défense ont été conduites pour protéger nos personnels, nos navires, et notre liberté de navigation sur cette voie maritime importante”, a-t-il indiqué.

Les Etats-Unis “répondront à toute nouvelle menace sur nos navires et sur le trafic commercial comme il le convient”, a-t-il ajouté.

Mercredi, l’USS Mason a été pris pour cible par un missile tiré depuis une zone contrôlée par les rebelles Houthis. Le missile s’était abîmé en mer avant d’atteindre sa cible.

Dimanche, l’USS Mason et l’USS Ponce avaient déjà été visés par deux missiles, qui là encore se sont perdus en mer avant de les atteindre.

Les Etats-Unis avaient prévenu que ces attaques ne resteraient pas impunies.

Le Yémen est en proie à une guerre civile opposant les rebelles Houthis et les forces de l’ancien président Ali Abdallah Saleh.

Les Etats-Unis ne participent pas aux combats mais appuient la coalition menée par l’Arabie saoudite, qui elle-même soutient les forcesloyalistes et mène depuis mars 2015 une campagne de bombardements aériens dénoncée pour son caractère meurtrier pour la population civile.

Les Etats-Unis apportent du renseignement à la coalition arabe et font du ravitaillement en vol pour les avions qui vont bombarder le Yémen.

La guerre au Yémen a déjà fait plus de 6.700 morts et a déplacé au moins 3 millions de personnes depuis le début des frappes de la coalition arabe, selon des chiffres de l’ONU.

Source : Le Point13/10/2016

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